Télémédecine en Ehpad : les recommandations de Matières Grises pour un déploiement durable

1 février 2021

Télémédecine en Ehpad : les recommandations de Matières Grises pour un déploiement durable

2021 sera-t-elle l’année du déploiement durable de la télémédecine dans les Ehpad ? C’est à cette question que le think tank Matières Grises tente de répondre dans une note publiée en ce début d’année. Objectif : « Identifier les freins à lever pour permettre à ces établissements de s’en saisir pleinement. »

Pour Matières Grises, la télémédecine s’est imposée peu à peu en France et tout particulièrement depuis le début de la crise sanitaire de la Covid19. Mais le think tank fait un constat plus nuancé au sein des Ehpad dans une note publiée le 18 janvier : cette pratique « n’a su apporter qu’une réponse très partielle aux problématiques engendrées par le confinement du printemps 2020 », mentionne-t-il.

 « Pour assurer un déploiement massif et structuré de la télémédecine en Ehpad à moyen terme, il faut dès à présent intégrer cette dimension du virage numérique aux plans d’actions, en s’appuyant sur certains préalables », considère Matières Grises.

Le think tank souligne qu’à travers des plans de financement pérennes, pluriannuels et conséquents « le gouvernement affirme sa volonté de faire du virage numérique une priorité pour le secteur médico-social ». Mais il précise qu’il est essentiel de les structurer et de les flécher sur « chaque maillon de la chaine » et d’impliquer « chaque partie prenante dans la révolution souhaitée ».

Intitulée « 2021 : l’année du virage de la télémédecine en Ehpad ? », cette note interroge donc les freins à lever pour permettre à ces établissements de se saisir pleinement de cette nouvelle pratique. Matières Grises identifie ainsi trois grands objectifs et des pistes d’actions nécessaires à son déploiement.

Adapter structurellement la télémédecine à l’Ehpad et inversement

Premier objectif : donner la priorité à l’interopérabilité des outils. « Il semble impératif d’ouvrir un nouveau cycle de relations entre les opérateurs et les éditeurs de logiciels, à qui une majorité d’acteurs reproche le manque de flexibilité », précise le document.

Le think tank préconise ainsi de créer « un cahier des charges techniques national sur lequel pourrait se baser chaque gestionnaire pour évaluer les offres d’équipement » et « assurer une interopérabilité entre les outils déployés sur une région. » Il propose également d’étudier l’opportunité d’utiliser le DMP comme socle de base à la création d’outils de télémédecine interopérables et adaptés aux Ehpad.

Deuxième objectif : faire entrer la télémédecine dans le quotidien et les pratiques. Pour se faire, Matières Grises recommande le déploiement des systèmes de télérégulation dédiés aux Ehpad et fonctionnant sur la base d’astreintes, « permettant ainsi notamment de faire entrer progressivement la télémédecine dans les pratiques et le quotidien des équipes ». Il préconise également d’assurer la formation et l’accompagnement des équipes dans l’usage des outils numériques et de la télémédecine, avec « l’instauration de référents-numériques ».

Dernier objectif : adapter structurellement la télémédecine à l’Ehpad et inversement. Selon le think tank, il faut ajuster les modalités de la télémédecine aux spécificités des Ehpad, notamment « prendre en compte le temps réel d’une téléconsultation auprès des personnes âgées dépendantes dans la rémunération de l’acte ». Pour cela, Matières Grises souligne la nécessité de rouvrir le débat autour du droit d’option tarifaire des Ehpad, « pour faciliter le déploiement du tarif global, accélérateur potentiel du déploiement de la télémédecine dans ces établissements ».

Ghislaine Trabacchi

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