Robots dans les maisons de retraite : une évolution à contrôler et encadrer

27 janvier 2020

Robots dans les maisons de retraite : une évolution à contrôler et encadrer

L’impact de la robotisation sur les métiers de service : c’est le sujet d’un rapport d’information du Sénat du 28 novembre. Ce travail de prospective réalisé par les sénateurs Marie Mercier et René-Paul Savary se penche, entre autres, sur les maisons de retraite.

« L’hébergement et l’accompagnement des personnes âgées dépendantes est une activité massivement consommatrice de main d’œuvre », constate le rapport d’information du Sénat du 28 novembre sur l’impact de la robotisation sur les métiers de services. Réalisé par les sénateurs Marie Mercier et René-Paul Savary, ce document balaie tous les secteurs du service touchés par l’intelligence artificielle, comme notamment les maisons de retraite.

Aujourd’hui, plus de 700.000 personnes vivent en institution, 85% d’entre elles en établissement d’hébergement pour personnes âgées (Ehpad). Près de 90% des dépenses de ces établissements sont des dépenses de personnel.

Or, dans notre pays, « on compte en moyenne 0,63 personne par résident pour assurer l’encadrement dans ces structures, un taux significativement inférieur à d’autres pays, notamment l’Allemagne qui est au-dessus de 1 », souligne le rapport.

Face à ce constat, le recours aux robots en maisons de retraite pourrait permettre de répondre à plusieurs préoccupations :
– alléger les tâches logistiques réalisées par les personnels pour dégager davantage de temps relationnel auprès des résidents et des patients, par exemple à travers l’automatisation des livraisons de repas ou de matériel ;
– prendre en charge une activité à destination du résident.

Des robots-animateurs et des robots-compagnons

Or, « on commence à voir apparaître des robots-animateurs, qui pilotent des activités mises en œuvre dans l’établissement comme des ateliers d’exercice physique, atelier mémoire, etc. », souligne le rapport

« L’IA peut aussi contribuer à améliorer la surveillance de l’état de santé des résidents, voire anticiper leurs besoins, en enregistrant de nombreux paramètres dont la collecte serait automatisée et le traitement réalisé par des algorithmes médicaux », précise le document.

Le suivi médical des résidents pourrait ainsi être amélioré et s’affranchir de la contrainte de la présence physique de personnels médicaux. « Une telle évolution doit toutefois être contrôlée et encadrée, afin que le progrès technique ne mène pas à une déshumanisation complète des Ehpad », mettent en garde les sénateurs.

Les robots-compagnons, les robots de surveillance, et toutes les avancées technologiques permises aujourd’hui par l’IA peuvent efficacement contribuer à une montée en gamme de la prise en charge, « mais uniquement si ces outils ne se substituent pas à une présence humaine indispensable pour assurer le lien social ».

« Pour l’heure, nous n’en sommes qu’au stade des expérimentations, qui montrent toutefois la nécessité de former les personnels à l’utilisation de ces nouveaux outils, dont le bon usage passe par l’apprentissage d’une collaboration homme-machine », précise le rapport. « Un robot-animateur ne doit pas se substituer à une équipe d’animation d’un Ehpad mais plutôt compléter l’équipe d’animateurs, assurer une partie des ateliers et rester toujours sous le contrôle des animateurs. »

Ghislaine Trabacchi

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