La plateforme Lumière : un accélérateur de progrès en imagerie anténatale

17 octobre 2019

La plateforme Lumière : un accélérateur de progrès en imagerie anténatale

Inaugurée début octobre, la plateforme de recherche Lumière, qui a vu le jour à l’hôpital Necker-Enfants Malades (AP-HP), est dédiée à la femme enceinte et au fœtus. Objectif : dépister et prévenir les anomalies congénitales le plus tôt possible grâce à l'imagerie anténatale. Elle réunit les dernières techniques d’imagerie, l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle et les big data.

Chaque année, 276.000 nouveau-nés meurent dans le monde des suites d’une anomalie congénitale, au cours de leurs quatre premières semaines de vie. 20% des causes de décès dans la première année de vie sont liées à ces anomalies. Et 20.000.000 enfants par an souffrent des conséquences d’une insuffisance placentaire. Mal prises en charge, les anomalies congénitales et placentaires peuvent générer des handicaps à long terme. Elles ont un impact fort sur la vie, les familles, mais aussi le système de soins et la société toute entière.

Face à ces données, l’hôpital Necker-Enfants Malades (AP-HP) s’est doté d’une plateforme de recherche clinique et d’enseignement en imagerie médicale de la femme enceinte, du fœtus et du placenta. Inaugurée début octobre, elle est l’aboutissement d’un partenariat avec l’université de Paris et bénéficie du soutien de la Fondation Lumière. D’où son nom de plateforme Lumière.

« Cette plateforme unique au monde doit permettre de développer de nouveaux outils de suivi, de prise en charge et de traitement de la femme enceinte et du fœtus. Elle réunit les dernières techniques d’imagerie, l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle et les big data », précise l’AP-HP dans son communiqué de presse du 2 octobre.

La plateforme Lumière, pour la femme enceinte et le fœtus

L’acquisition de méga données et de connaissances uniques vont permettre d’accélérer le progrès, les partenariats et les innovations technologiques. Elle va également faciliter les recherches de toute la communauté médicale et scientifique impliquée dans la prise en charge de la grossesse et de ses complications.

Les progrès de l’imagerie prénatale vont permettre à terme d’assurer un meilleur suivi de la grossesse et de l’enfant à naitre mais aussi de comprendre, d’identifier et de soigner certaines maladies avant même la naissance.

« Lumière va permettre d’accélérer le progrès, d’acquérir rapidement des données et des connaissances uniques, et de faciliter les recherches de toute la communauté médicale impliquée dans la prise en charge des pathologies débutant avant la naissance », », explique le professeur Laurent Salomon, gynécologue-obstétricien à la maternité de l’hôpital Necker-Enfants Malades et de l’EA 7328. Cette plateforme va ainsi contribuer à l’amélioration des « soins apportés aux enfants et à leur famille », précise-t-il.

Implantée au cœur de l’hôpital, Lumière repose sur la pluridisciplinarité des équipes de l’hôpital Necker-Enfants malades : services de radiologie pédiatrique et adulte, centre de diagnostic prénatal, services de médecine et de chirurgie pédiatriques spécialisés, etc.

L’équipe sur site est composée de radiologues, d’obstétriciens, de pédiatres, de néonatologues, de chirurgiens. Elle accueille également des chercheurs locaux, nationaux et internationaux.

De l’échographie à l’IRM fonctionnelle

Aujourd’hui, le suivi normal d’une grossesse s’effectue principalement grâce à trois échographies. Il s’agit d’une pratique de dépistage pour vérifier la formation et la croissance normale des différents organes du fœtus. Parfois, le praticien détecte une anomalie à l’échographie, il peut alors procéder à une nouvelle échographie voire demander une IRM dans le but de mieux examiner le fœtus.

Depuis quelques années, les progrès de la médecine fœtale et de l’imagerie ont permis des avancées décisives. « L’utilisation de techniques modernes d’imagerie est indispensable pour poursuivre ces progrès, car elles sont essentielles pour permettre aux médecins en charge du fœtus, d’approcher leur patient », fait valoir le communiqué.

Si elle était pratiquée plus largement, l’IRM pourrait permettre d’accéder à des informations complémentaires. En effet, sans aucun danger pour la femme ou le fœtus, cet examen permet d’obtenir des informations sur le fonctionnement des organes (imagerie fonctionnelle), ce qui n’est pas possible par la simple échographie.

Ghislaine Trabacchi

A lire aussi

Prédire le pronostic pour le cancer chez les patients âgés via IA