Un manifeste pour une éthique du numérique

11 octobre 2021

Un manifeste pour une éthique du numérique

Le Comité national pilote d’éthique du numérique (CNPEN) a publié le 23 septembre son manifeste pour une éthique du numérique. « La réflexion éthique se doit d’être inclusive, elle est de la responsabilité de tous », considère-t-il.

« La transformation numérique de la société nous met au défi de penser l’humanisme à l’ère du numérique. »  C’est l’un des constats du manifeste pour une éthique du numérique publié le 23 septembre par le Comité national pilote d’éthique du numérique (CNPEN). Pour mémoire, ce comité a été créé en 2019 à la demande du Premier ministre. Il est placé sous l’égide du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) pour les sciences de la vie et de la santé.

Ce document s’inscrit dans la suite des travaux du CNPEN sur les enjeux d’éthique du véhicule autonome, de la télémédecine, de la désinformation, des applications numériques pour la maitrise de la pandémie.

« Le numérique a pour périmètre scientifique et technique, l’informatique, une partie des mathématiques, de la physique et des sciences cognitives », rappelle le CNPEN précisant qu’il inclut « la robotique et l’intelligence artificielle ». Soulignant également qu’il participe « à notre environnement social et culturel global » et que « les données en sont un élément essentiel ».

« Porteur d’enjeux et d’opportunités, d’espoirs et de craintes, il bouleverse le rapport à l’autre », souligne le comité. Il modifie et interroge durablement la relation individuelle et collective à la connaissance, à la mémoire, à l’espace, à la propriété, à la santé, au travail et à l’environnement. « Il interroge la notion d’intimité à travers l’exposition de la vie privée à une échelle inédite dans l’histoire humaine. »

Pour le CNPEN, « la pratique de l’éthique du numérique doit être conçue dans sa spécificité et sa portée universelle pour développer une réflexion citoyenne critique ». Elle « interroge en permanence nos valeurs à l’aune de situations inédites d’usage des technologies, avec une dimension radicalement nouvelle d’ubiquité et d’universalité de leurs effets », constate le comité. « La portée éminemment politique de l’éthique du numérique doit être soulignée », considère-t-il. « De grandes entreprises du numérique concurrencent les États dans nombre de leurs prérogatives classiques et s’immiscent dans le fonctionnement démocratique. »

Pour toutes ces raisons, le CNPEN affirme dans son manifeste qu’un « comité national d’éthique du numérique s’adresse aux citoyens, avec une attention particulière aux plus vulnérables d’entre eux, mais sa réflexion est aussi essentielle aux personnes et aux institutions qui créent, développent, commercialisent, encadrent, réglementent et utilisent des technologies numériques ». « La réflexion éthique se doit d’être inclusive, elle est de la responsabilité de tous. »

Ghislaine Trabacchi

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