Rétine artificielle : des premiers essais prometteurs sur l’homme

9 janvier 2020

Rétine artificielle : des premiers essais prometteurs sur l’homme

Un espoir de retrouver la vue se concrétise pour les personnes qui souffrent de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Des chercheurs de l’Institut de la vision (Inserm-CNRS- Sorbonne Université) ont réussi à mettre au point une rétine artificielle. Les premiers essais cliniques sur l’homme sont en cours.

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) touche jusqu’à 30% des personnes âgées de plus de 75 ans. Avec pour conséquence : la perte de la vision centrale.

Une équipe de l’Institut de la vision (Inserm-CNRS- Sorbonne Université), menée par le chercheur de l’Inserm Serge Picaud, a démontré qu’un dispositif de rétine artificielle permettait d’induire une perception visuelle de haute résolution chez des primates. Les résultats, publiés dans Nature Biomedical Engineering, ont ensuite ouvert la voie à des essais cliniques chez l’homme.

Portée par l’entreprise Pixium Vision, cette rétine artificielle est un dispositif sans fil, moins complexe que les dispositifs précédents. « Cet implant introduit un retour local du courant induisant ainsi une meilleure résolution des images perçues par l’œil », explique le communiqué de l’Inserm du 2 décembre. « L’image est projetée sur l’implant par une stimulation infrarouge qui active des photodiodes reliées aux électrodes, permettant une stimulation plus directe des neurones rétiniens. »

Testée sur 5 patients

La haute résolution de ces implants a permis d’ouvrir la voie à l’implantation du dispositif chez cinq patients français atteints de DMLA. Les premiers résultats indiquent qu’ils retrouvent peu à peu une vision centrale. « Ils sont en mesure de percevoir des signaux lumineux, et certains peuvent même identifier des séquences de lettres, de plus en plus rapidement au cours du temps », signale le communiqué.

« L’objectif est maintenant de faire un essai de phase 3 chez un groupe plus conséquent de patients atteints de DMLA. Si la rétine artificielle fonctionne chez eux, nous pensons qu’il n’y a pas de raison pour qu’elle ne fonctionne pas chez des patients souffrant de rétinopathie pigmentaire, maladie également liée à la dégénérescence des photorécepteurs », conclut Serge Picaud.

Ghislaine Trabacchi

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