La réalité virtuelle au service de la santé

28 octobre 2019

La réalité virtuelle au service de la santé

Profiter d’une ballade à la mer, participer à des événements et voyager en téléportation, entraîner ses capacités lors d’ateliers ludiques plein de surprise : c’est le traitement proposé par la réalité virtuelle aux personnes qui souffrent de maladies neurodégénératives ou de handicap moteur.

La réalité virtuelle, c’est synonyme pour beaucoup de divertissement, de jeu. Or, cette technologie qui permet une expérience totalement immersive, contribue désormais à améliorer le bien-être, la confiance, l’autonomie et les capacités des personnes qui souffrent de troubles cognitifs ou moteurs.

 « Le cerveau se pense là où il est », explique Caroll Duthérage, directrice Innovation de My Cyber Royaume, une startup lilloise qui développe des programmes de réalité virtuelle au service de la santé. « A partir de ce moment-là, on peut faire ce que l’on veut en matière de prévention, de thérapies, de traitements et de soins ».

Ces dispositifs de réalité virtuelle sont actuellement déployés dans une quinzaine d’établissements : Ehpad, maisons de retraite, services de réadaptation et de rééducation. Ils participent à la santé et au bien-être de différents patients atteints de maladies neurodégénératives de type Alzheimer, accidents vasculaires cérébraux (AVC), traumatismes crâniens, altérations cognitives, maladie de Parkinson, sclérose en plaques ou encore de pathologies liées à l’âge.

 

L’utilisation d’outils de réalité virtuelle pour des personnes souffrant de troubles cognitifs peut paraître surprenante. Pourtant, des études ont montré qu’il est tout à fait possible d’utiliser ses outils « auprès de patients souffrant de troubles variés mais également de patients avec un diagnostic établi de démence fronto-temporale », souligne le docteur Laurent Zikos, neuropsychologue.

La réalité virtuelle permet la réadaptation des fonctions cognitives dans des situations apaisantes similaires à des situations réelles : une promenade sur la plage, une ballade à la campagne ou à la montagne. Elle propose également des ateliers ludiques comme la possibilité de décorer une jolie villa virtuelle selon ses goûts avec des photos personnelles, de faire du feu dans la cheminée, de participer à la confection d’une pizza ou de pratiquer une activité comme le tir-à-l ’arc.

Dans ces situations virtuelles, le dispositif « agit comme une thérapie pour récupérer des choses du quotidien », précise Caroll Duthérage. « L’outil fait travailler la planification, la concentration, la flexibilité mentale, l’inhibition, la mémoire de travail ».

Ghislaine Trabacchi

Reportage vidéo : Sabine Dreyfus et Jacques Rochereuil

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