4 juin 2019

Blockchain en santé : cas d’usages pour l’industrie pharmaceutique

Les premières applications de la technologie Blockchain se mettent en place dans le domaine de la santé et plus particulièrement pour l'industrie du médicament.

En 2018, la technologie blockchain est entrée en phase de maturation ; des offres d’entreprises se lancent : l’offre d’audit de validation de PwC mais aussi celle d’Ernst & Young en France, et plus récemment l’annonce d’IBM qui s’allie avec des assureurs santé aux États-UnisEn 2019, les premières applications concrètes de cette technologie se mettent en place.

La santé fait partie des secteurs qui ont le plus à gagner grâce à cette technologie et l’ensemble de ce secteur est concerné : la recherche, les médecins, les laboratoires pharmaceutiques et pharmacies, chacun pour des raisons différentes.

La blockchain est une solution proposant de multiples atouts, chaque secteur de la santé pouvant y trouver son compte grâce à l’amélioration de la transparence, de la traçabilité, l’horodatage ou encore l’uniformisation du traitement de l’information.

Le secteur de la pharmacie peut ainsi lutter de façon plus efficace contre la contrefaçon, améliorer sa chaine d’approvisionnement mais également la relation entre les pharmacies et leurs clients. Il existe déjà des start-ups et entreprises (Blockpharma, Hyperledger, Corda, PassCare…) se positionnant sur ces pistes, posant les premiers jalons de l’usage de la blockchain en santé.

1 – Qu’est-ce que la blockchain ?

La blockchain est une solution technologique de stockage d’information, la version électronique d’un registre qui liste une série de transactions de façon transparente et immuable. Chaque « bloc » est une page de ce registre. Ces blocs sont sécurisés et liés les uns aux autres via des principes de cryptographie, de sorte à ce qu’il ne soit pas possible d’en changer le contenu.

Distribuée à travers une série de serveurs, cette solution dispose d’une très forte résilience et garantit à ses utilisateurs un traitement uniforme et vérifiable de la donnée : toute information enregistrée dans la blockchain ou validée par la blockchain ne peut pas être altérée.

2 – Quels sont ses atouts pour le secteur des entreprises du médicament ?

La blockchain permet de répondre à plusieurs sujets en amélioration continue sur le secteur pharmaceutique :

  • La lutte contre la contrefaçon. Cette solution permettrait de simplifier le mécanisme de sérialisation introduit par la directive européenne 2011/62/UE visant à lutter contre l’introduction de médicaments falsifiés dans le circuit légal. En effet, la vérification de l’authenticité d’un médicament ainsi que sa vente peuvent être suivis, enregistrés et validés grâce à la blockchain, à travers un réseau de pharmacies ou un consortium de laboratoires.
  • La gestion circuits d’approvisionnement: la Blockchain permet de mettre à disposition un registre auquel tous les acteurs de la chaîne de production peuvent avoir accès. Ainsi, il devient possible de suivre de façon automatique et sans besoin d’intervention humaine l’ensemble du circuit de production de médicament.
  • La gestion de la relation pharmacie/utilisateur. Une relation de qualité répond aux critères suivants : le client acquiert, prend et renouvelle ses médicaments prescrits. Il est donc au cœur de cette relation. Un moyen idéal de s’assurer de cette « centricité » client est un service sur mesure, ce que la blockchain peut permettre grâce à la mise en place de dossiers personnels de santé, garantissant un partage des informations médicales avec les professionnels de santé médicaux et paramédicaux choisis par l’utilisateur. À terme, cela permet un accompagnement préventif en plus d’un renforcement de la relation utilisateur/pharmacie.
3 – Quels sont les acteurs ?

Ces usages font déjà l’objet de projets : en France, le service Blockpharma de la société Crystalchain permet de renforcer la traçabilité des médicaments pour lutter contre la contrefaçon. Le projet PassCare de la start-up Innovhealth, quant à lui, propose la mise à disposition d’une carte d’identité médicale pour chaque utilisateur, afin de remettre ses utilisateurs au centre du système de santé.

Il existe également des initiatives à l’international qui répondent à ces sujets, notamment Farmatrust au Royaume-Uni, la Fondation HIT en Suisse ou encore la société Embleema aux États-Unis qui vient de s’importer en France cette année.

En Allemagne, les sociétés Accenture et DHL ont annoncé le lancement d’un prototype de Blockchainpour suivre les produits pharmaceutiques tout au long de la chaîne d’approvisionnement.

Citons également le projet Hyperledger Grid, une solution de déploiement de gestion de circuits d’approvisionnement porté par la fondation Linux qui envisage d’implémenter plusieurs modèles, dont le standard d’identification des produits pharmaceutiques (IDMP – Identification of Medicinal Products).

Chacun de ces projets profite des forces techniques apportées par la blockchain (transparenceimmutabilitépartage facilité et automatisation des processus). Chacune de ces forces peut être apportée par d’autres solutions technologiques existantes mais l’avantage majeur de la blockchain dans ces cas d’usage est le fait que cette solution regroupe l’ensemble de ses forces à travers l’implémentation d’une seule technologie.

Rédigé par Health & Tech Intelligence – Care Insight