AVC : des patients sauvés grâce à la télémédecine en Grand Est

3 octobre 2019

AVC : des patients sauvés grâce à la télémédecine en Grand Est

Chaque minute compte pour une victime d’accident vasculaire cérébral. Pour cette raison, les médecins urgentistes de l’hôpital Sainte-Catherine à Saverne dans le Bas-Rhin ont recours à la télémédecine et à l’avis d’experts neurologues des hôpitaux universitaires de Strasbourg pour agir au plus vite. Explications lors des Journées de rentrée 2019 de la Mutualité Française à Nancy.

Malaise dans la rue. Appel du Samu. Transport aux urgences de l’hôpital Sainte-Catherine de Saverne dans le Bas-Rhin, hôpital de proximité. Comme un grand nombre d’hôpitaux en France, ce dernier ne dispose pas d’unité de neurologie spécialisée dans la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC) en phase aigüe. Or, au plus tard, le traitement d’urgence de l’AVC doit être administré dans les 4h30 à la suite de l’apparition des premiers symptômes.

Depuis plusieurs mois, grâce au service de téléconsultations Odys proposé par Pusly – groupement régional d’appui au développement de la e-santé dans la région Grand Est – avec le soutien de l’Agence régionale de santé (ARS) Grand Est, les victimes d’AVC à proximité de Saverne bénéficient rapidement de l’expertise à distance des neurologues des hôpitaux universitaires de Strasbourg.

 

 

Un début de paralysie faciale et des troubles de la parole : l’examen clinique du patient laisse bien à penser à un AVC. Une imagerie par résonance magnétique (IRM) est réalisée en urgence. Le malade est ensuite conduit dans une salle de téléexpertise, équipée d’une caméra haute qualité, de micros et de haut-parleurs. L’expert neurologue strasbourgeois peut l’examiner à distance.

« La performance du système de téléconsultations lui permet de repérer toute paralysie, de zoomer sur les pupilles du patient ou de l’interroger pour évaluer les potentiels troubles de la parole », explique André Bernay, directeur de Pusly lors des Journées de rentrée 2019 de la Mutualité Française.

« L’expert neurologue visualise les images qui lui sont transférées. En se basant sur l’IRM et sur l’examen clinique, il prend alors la décision d’administrer, ou non, une thrombolyse au patient. Celle-ci sera administrée, le cas échéant, dans l’établissement de proximité », précise-t-il. Moins de 4 heures sont passées entre les premiers symptômes et l’injection. Moins de 4 heures pour sauver une vie ou limiter de graves séquelles grâce à la télémédecine !

Ghislaine Trabacchi

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Pulsy, groupement régional d’appui au développement de la e-santé dans le Grand Est, est le fruit du rapprochement des trois groupements de coopération sanitaire d’e-santé d’Alsace, de Champagne-Ardenne et de Lorraine.

Pulsy est l’opérateur préférentiel de l’Agence régionale de santé Grand Est pour l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie régionale d’e-santé. Il a vocation à :

  • Accompagner et promouvoir l’usage des services numériques en matière de santé dans les territoires au bénéfice des professionnels de santé libéraux, des établissements de santé, des structures sociales et médico-sociales et des usagers ;
  • Faciliter le partage et l’échange des données, notamment des données de santé, dans un cadre normé et sécurisé ;
  • Orienter les patients et les usagers ;
  • Coordonner les parcours de soins et de vie ;
  • Accompagner ses membres dans la mise en œuvre des obligations règlementaires et des référentiels de bonnes pratiques ;
  • Favoriser l’innovation et les initiatives territoriales dans le domaine de la e-santé.

Trois bureaux, Nancy, Reims et Strasbourg, maintiennent et renforcent une proximité territoriale forte et constituent le maillage indispensable au développement des services et projets de santé numérique sur la région Grand Est.

Tous les acteurs de la santé peuvent adhérer à Pulsy : établissements de santé publics, privés à but lucratif et non lucratif, structures sociales et médico-sociales publiques et privées, professionnels de santé libéraux.

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